NSU , L'HISTOIRE D'UNE PASSION

Tout a commencé en 1969 .
Alors que j'étais à la recherche d'un véhicule pour remplacer une AUSTIN SPRITE MKI qui commençait à présenter quelques signes de faiblesse, et que je passais régulièrement devant le concessionnaire NSU de NANCY, j'ai entrevu deux voitures que je connaissais pour les avoir aperçues dans des revues , une NSU Prinz1000 et une NSU 1000TT.
La 1000TT était pour moi la voiture rêvée car , dans sa livrée bleue métallisée , elle me rappelait les autos vues précédemment dans les différentes compétitions automobiles de la région comme les courses de côte de BELLEAU, ARRY , ABRESCHWILLER, ainsi que le rallye de PRINTEMPS , le rallye de LORRAINE et bien d'autres slaloms régionaux.
La PRINZ 1000 , dernière version avant la 1000C , semblait plus saine et sa couleur rouge lui allait trés bien.
Bien que dans ma famille , le fait d'acheter une voiture étrangère était une hérésie , ma passion pour la compétition automobile , me poussa à approfondir l'offre du garage PARET.
Les deux autos étant sensiblement au même prix , la décision fut assez pénible à prendre , car d'un côté , avec la bleue , j'avais une voiture prête à courir et sommes toutes très compétitive et de l'autre , la rouge était nettement moins puissante , mais dotée d'une fiabilité supérieure.
Finalement , après en avoir discuté avec plusieurs personnes de mon entourage , et étant donné le passé assez chargé de la bleue qui avait à son actif un certain nombre de rallyes dans les "jantes" , j'ai opté pour un choix raisonnable , sachant que je devais faire régulièrement des aller et retour entre NANCY et NICE , il me fallait une auto capable d'aligner les kilomètres sans soucis.
Cette NSU allait être le début d'une passion pour les autos de la marque.
Avec cette petite auto de tout juste 43cv DIN, j'ai parcouru plus de 40000km avec au passage , de nombreux slaloms et rallyes de navigation dans l'Est de la France , sans oublier le voyage de noces en Septembre 1969 à travers l'Italie , la Suisse et l'Allemagne.
J'ai par la suite émigré vers le Sud Ouest pour un stage de pilote hélicoptère avec en descendant , une panne de boite de vitesse qui immobilisa la voiture à Auxerre , m'obligeant à finir mon trajet en train....
Profitant de mon séjour dans les Landes, j'en profitai pour participer à quelques slaloms régionaux .
En Septembre 1970, la prime de pilote améliorant sensiblement mes revenus , et la NSU 1000 commençant à fatiguer , j'ai craqué pour une 1200tt Targa neuve livrée à Bayonne au garage Lafontaine.
Le stage pilote terminé , c'est la région Lyonnaise qui devint mon nouveau port d'attache.
Quelques belles "vadrouilles" , nous ont permis de vérifier l'agilité de la TT en montagne , tout particulièrement , en Suisse, en Autriche et dans les Dolomites en Italie .
Le démon de la compétition étant toujours présent, j'ai malheureusement été victime d'une sortie de route lors du rallye des Monts du Lyonnais 1972, où la belle Targa fut détruite.
Heureusement , un autre concurrent qui était agent NSU à Vienne dans l'Isère (prés de mon domicile) , me proposa de me vendre une caisse de NSU 1000C et avec ses conseils , j'ai pu remonter une TT de couleur Bleue agrémentée d'une décoration sport .Avec le pont d'origine de la 1000, j'ai pu constater que les accélérations étaient encore meilleures que sur la voiture d'origine.
Mais , les belles histoires ont quelquefois des soubresauts , et c'est la mort dans l'âme que j'ai revendu la NSU en 1973 pour accueillir un lit de bébé dans une auto un peu plus grande.
Comme la compétition automobile avait laissé la place à des voyages, et à un petit fourgon aménagé en camping car, en 1975, trouvant que se déplacer en J7 toute l'année n'était pas une solution, une NSU TT blanche achetée à Nice chez un ancien concessionnaire NSU fut l'occasion de renouer avec NSU.
Une peinture gris métallisée lui permit de retrouver une seconde jeunesse , mais seulement en partie , car cette voiture était bien fatiguée et en un an , ce sont deux moteurs qui rendirent l'âme.
1976 , donc revente de cette TT et nouvelle période sans NSU.
Bien évidemment, je continuais à "lorgner" sur les rares NSU qui  roulaient encore avec par exemple une rencontre avec un certain Jean Dziuba à la Ronde de la Durance 1984 où  j'étais coéquipier dans une BMW et où Jean courrait encore avec une TT.
Ce n'est qu'en 1995,  voyant une annonce dans la revue Echappement pour une NSU TT dans la région de Mulhouse , et devant aller sur place le mois suivant , j'ai été voir la voiture et j'ai "craqué" une nouvelle fois.
La TT rouge livrée à domicile, j'ai malheureusement vite déchanté, car sous une belle peinture rutilante , se cachait une auto complètement rafistolée avec du mastic et du papier journal...
Après avis de mon carrossier local, il fut décidé de trouver une caisse saine , ce qui fut fait avec encore une fois une magnifique caisse de 1000c blanche, remontée par mes soins en TT , la rouge finissant en prime Juppé.

Cette TT demanda pas mal de fiabilisation , car le moteur était à l'image de la carrosserie , mais , cela fait maintenant 20 ans que je roule avec , et malgré quelques caprices de temps à autres elle m'a quand même emmené en Allemagne , en Belgique, en Suisse, en Italie et aux quatre coins de la France.
Au fil des années, j'ai essayé de goûter aux joies des autres modèles de la marque , c'est ainsi que je me suis retrouvé avec une NSU Prinz IV qui dormait dans le fond d'un garage Audi de la côte d'Azur que je n'ai pas gardé très longtemps , car un amateur du coin a voulu me l'échanger (avec un complément évidemment) contre un coupé Sport Prinz , car il désirait faire le Tour de Corse Historique , et son coupé n'était pas éligible , alors que la PIV l'était.
Ce coupé ne m'a pas apporté que des satisfactions , car le moteur n'était pas au mieux de sa forme , et il a fallu de nombreuses interventions mécaniques pour lui donner un semblant de fiabilité.
Une fois revendu , et la retraite aidant, je ne me suis pas arrêté là.

Voulant me prouver que j'étais capable (malgré ma méconnaissance initiale de la mécanique), de découvrir , d'apprendre et de réussir à remonter une auto,j'ai acheté une TT qui servait de réserve de pièces et qui était bien attaquée par la rouille.
 Après un démontage complet, un passage chez un carrossier et quatre années de travail , c'est une Targa quasi neuve (comme ma première TT de 1970) que j'ai pu faire rouler et qui me permet de faire de belles virées comme le Treffen de Venise et d'autres encore.
Je me considère comme un NSUiste comblé , surtout que depuis quelque temps une troisième TT gris métal est venu rejoindre les deux autres dans un garage qui devient trop étroit.....
Tellement étroit, que cette NSU Grise est devenue la propriété d'un amateur Aveyronnais , après une réfection moteur et l'installation d'un intérieur refait à neuf..